24 avril 1965 24 avril 1965

20/01/2019

Gouvernance foncière : Ils ont dit...

Pr Berton Ofoueme Yolande.JPGPr BERTON-OFOUEME Yolande (porte-parole des participants, Université Marien Ngouabi, République du Congo) : « On peut retenir que les problèmes fonciers concernent la plupart des pays africains et que sans solutions durables, les pays africains ne pourront pas se développer. On ne peut pas parler de développement sans parler de gouvernance des terres ni de la gestion des sols.
Cet atelier qui nous regroupe à Yaoundé aujourd’hui marque un pas au niveau des pays de l’Afrique Centrale pour ce qui concerne la gouvernance foncière. Ce n’est que le lancement d’un programme de recherche en collaboration avec toutes les parties prenantes. Les autorités politiques, les gouvernants, les civils, les propriétaires de terres. Tout le monde sera associé pour qu’on puisse trouver des solutions durables à ces problèmes fonciers qui touchent la plupart des pays africains.
Question : Peut-on dire que c’est un jour nouveau qui se lève pour les problèmes fonciers en Afrique centrale ?
Réponse : C’est effectivement un jour nouveau non seulement pour les pays d’Afrique Centrale, mais pour d’autres. Il y a des textes législatifs qui sont pris et qui sont bien élaborés par les Etats. Malheureusement ils ne sont pas appliqués. Tout le monde ne fait pas des efforts pour régler ces problèmes. Nous avons décidé cette fois-ci au niveau de l’Afrique Centrale, de mettre ensemble tout le monde pour qu’on puisse travailler et pour qu’on trouve des solutions durables à la problématique foncière.

Pr TCHAWA Paul.JPGProfesseur Paul TCHAWA (Coordonnateur et président du comité d’organisation, Université de Yaoundé I Cameroun) : La première chose que je retiens, c’est la forte implication de tous les participants. Je ne m’attendais pas à une telle mobilisation. Je retiens également qu’il y a une forte convergence de vues sur l’impérieuse nécessité de prendre à bras le corps, cette question de la réforme foncière en Afrique Centrale. Je retiens aussi de cet atelier que le chemin est long et qu’il faut éviter de s’enfermer dans la suffisance universitaire. Peu importe la provenance de cette suffisance là, il faut beaucoup d’humilité face à un problème aussi complexe. Tous les savoirs sont bons. Cette expérience était nécessaire. Comme il s’agit d’un réseau, si nous restons dans cet esprit de réseau, ça devrait pouvoir aller. Tout le monde était dans la même mouvance et chantant la même chanson, les enfants auront le même futur.
Question : Qu’est ce qui va fondamentalement changer ?
Réponse : Ce qui va changer, c’est une autre façon d’approcher la formation. Ça va être le contenu de nos enseignements, ça va être la chute d’un certain nombre de barrières disciplinaires. C’est la disciplinarité qui pose problème. Il faut faire tomber les cloisons étanches entre les disciplines et intégrer véritablement que, que l’on soit sociologue, économiste, géographe ou juriste, il faut toutes ces expériences dans le même creuset pour faire face aux défis liés au foncier. C’est donc un jour nouveau qui se lève dans le foncier en Afrique Centrale. La pertinence des questions liées à cette problématique née de cette question et les défis émergents nous font dire que, ce n’est pas demain que ces problèmes vont s’arrêter.
Propos recueillis par Félix EYEBE et Etienne-Didier ONANA.
Photos : Thomas DJONOU. www.ahrjournalists.net ©

11:45 Écrit par mbolocameroon dans Actualités, Agenda du week-end, Associations, Communautés, Nature et environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | Pin it! | | |

Gouvernance foncière en Afrique Centrale : un jour nouveau se lève..

NELGA.JPGLes lampions de l’atelier sous régional de renforcement des capacités en gouvernance foncière pour l’Afrique Centrale se sont éteints vendredi dernier à l’hôtel franco de Yaoundé. Pendant deux jours, une vingtaine de participants issus de cette partie du continent noir et même d’ailleurs, ont réfléchi sur cette problématique et ont posé les bases des actions futures.
Il est difficile de parler de développement en Afrique sans prendre en compte, les problèmes fonciers. Ceux-ci sont à la base d’au moins 70% des conflits qui minent notre continent et freinent sa croissance économique. Les investissements ne peuvent pas se faire car l’on n’est pas sûr de leur effectivité encore moins de leur pérennité. Ceci est du à une insécurité foncière permanente. Les problèmes d’indemnisation foncière, l’éradication de l’habitat précaire, le manque de politique foncière ou alors, leur faible prise en compte constitue une tare à laquelle il faut apporter des solutions. L’on relève que les produits agricoles représentent 15% du total des importations africaines, que malheureusement, celles-ci ne dépassent pas 4%. Ce qui confirme la faible contribution d’un secteur dont le potentiel est incontestablement fort.
Pour combler ce lourd déficit, le programme « Strengthening Advisory Capacities for Land Governance in Africa (SLGA) a été élaboré avec pour objectif, global : la promotion de la gouvernance foncière à travers le renforcement des capacités humaines et institutionnelles pour la mise en œuvre d’une politique foncière durable et orientée vers le développement de l’Afrique.
Durant les travaux de lancement, un certain nombre de communications ont été faites par des experts et portaient sur :
• Les défis de la gouvernance foncière en Afrique Centrale ;
• La cartographie de la gouvernance foncière en Afrique Centrale ;
• La réflexion sur la stratégie de communication entre les partenaires NELGA en Afrique Centrale ;
• Le partage des bonnes pratiques ;
• L’identification des défis, des acquis et des synergies d’actions ;
• L’élaboration de la feuille de route entre autres.
Les participants venaient du Tchad, de la République de Centre -Afrique, du Congo, de la RDC, du Gabon, de la Tanzanie, du Kenya, du Sénégal et du Cameroun entre autres. Il faut aussi noter la présence des organisations de la société civile, des autorités universitaires, des enseignants, des étudiants et naturellement des bailleurs de fonds sans lesquels, il serait difficile de trouver les ressources financières voire techniques pour mener à bien ce projet, (DAAD, ALPC, GIZ, l’union européenne, la banque mondiale, l’Ambassade d’Allemagne au Cameroun).
Dans son mot de clôture, le Pr Paul TCHAWA, Coordonnateur de ce projet qui est logé à l’Université de Yaoundé I a déclaré qu’avec cette cérémonie de lancement de la Network of Excellence on Land Governance In Africa (NELGA), « C’est un jour nouveau qui se lève pour la gouvernance foncière en Afrique Centrale ».
Photo : Thomas DJONOU
Félix EYEBE & Etienne Didier ONANA (c)670311128 (whatsapp).
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