Démarrage douloureux du championnat ... (21/01/2014)
Démarrage douloureux des championnats
Ligue professionnelle de football : Rien n’est prêt pour le démarrage, juste du vent en vente
Après un premier report le 18 janvier dernier, les responsables de la ligue annonce désormais le démarrage des championnats Ligue 1 et Ligue 2 le 1er février prochain à Douala. Mais au regard des préparatifs et des déclarations des membres de ladite ligue, on tâtonne encore. Rien n’est prêt. Juste des promesses qui ne rassurent ni les présidents de clubs ni le public sportif et les sponsors.
Armand ndjockVendredi le 17 janvier 2014, au siège du journal l’Actu au quartier Essos à Yaoundé, les professionnels de l’Association des Journalistes Sportifs du Cameroun (AJSC) réunis au café des sports comme tous les vendredis, reçoivent comme invité le nouveau chargé de la communication de la ligue. Le sieur Armand Ndjock qui arrive d’abord avec trop de retard au rendez vous, se démène comme il peut pour édifier la presse sur l’état des préparatifs en vue de la nouvelle saison.
Quand il ne tâtonne pas simplement, il balbutie et avance des réponses évasives sur les diverses questions évoquées. Sur le sponsoring des championnats après la fuite de MTN et Camrail, la ligue se cherche encore. Comment donc les clubs feront pour les matches au Nord ? Le Celcom ne dit rien de bon, la ligue s’est arrangée pour aider les équipes.
La ligue compte sur ses parents que sont la Fecafoot et le ministère des Sports, le premier a promis de donner quelque chose sans précision, le deuxième va augmenter sa subvention habituelle. Elle passerait de 250 millions à 410 millions pour le Comité de Normalisation de la Fecafoot.
Dans la matinée, au cours d’une réunion informelle avec les présidents de clubs, la ligue avouait que l’Etat va verser les 560 millions de FCFA habituels, soit une avance de 300 millions pour le démarrage. D’autre part, MTN qui avait rompu abusivement son contrat l’an dernier va verser pour dommages et intérêts après l’arrangement à l’amiable 165 millions de FCFA à la ligue.
Donc la ligue devrait s’attendre à plus d’un milliard de nos francs pour organiser ses championnats cette année, si tout se passe bien, ceci compte non tenu des sponsors très prudents avec les affaires du football camerounais.
Semengue iyaSur le nombre de clubs, on confirme 19 clubs pour la Ligue 1 et 18 pour la ligue 2, or, d’autres indiscrétions soutiennent que le président Général Pierre Semengue ne sait pas que la ligue 1 se jouera à 19 jusqu’à ce jour. Par ailleurs, si ces championnats se disputent à 19 et 18 clubs, comment les clubs vont-ils s’en sortir quand on sait qu’à 14 – 14 en Elite One et Two, transformé en L1 et L2, les présidents tiraient le diable par la queue ? Là encore la ligue et son Celcom sont muets.
« Je suis un homme de terrain, je suis un technocrate », se contente de dire à la presse Armand Ndjock pour expliquer que les choses vont bien se passer. En clair avec sa technique et son vécu hors du pays, il veut dire qu’il réussira dans sa mission au Cameroun où les réalités sont tout autres.
Un saut dans l’inconnu
Au sujet du calendrier qui n’a jamais été maîtrisé que ce soit à l’époque où la Fecafoot s’occupait de tous les championnats ou aux deux premières années d’apprentissage de la ligue, le Celcom promet un calendrier consolidé. Pour ce qui est du démarrage, on sait déjà que le seul match programmé et connu c’est l’affiche de l’ouverture entre Astres de Douala et Unisport des Bafang au stade de la Réunification de Bépanda à Douala.
Le reste de la première journée se jouera à une date ultérieure sans précision. Autre question importante, le mode de relégation et d’accession en division supérieure est confus. Pour connaître les clubs qui s’ajouteront aux 14 de l’an derniers pour faire 19 et 18, Armand Ndjock parle d’un tournoi qui va se jouer on ne sait où et quand. Une vraie magie qui ne dit pas son nom.
Il faut également dire que la mutation des clubs en société n’est pas encore complète, il y a même des litiges et des querelles dans certains clubs qu’il faudra arbitrer avant le début des hostilités. Le cas du Canon à deux têtes, du Racing qui ne trouve pas bon qu’il ne rentre pas en Ligue 2, alors que Bamboutos convaincu de corruption avérée à une époque a été réhabilité en Ligue 1.
Et la presse alors ?
Ewong ndoh« Ce que je peux dire c’est qu’on va faire au maximum pour la couverture médiatique. », lance Ndjock comme un morceau de sucre dans la café. En réalité, on a remarqué vendredi dernier que tout paraît facile à ce monsieur qui a peut-être fait ses preuves loin des réalités locales. Y a-t-il une tribune et un centre de presse aménagés dans les stades de Yaoundé, Douala et Garoua tout au moins ? Que dire des zones mixtes ? « Nous sommes en train de voir ce qu’il y a lieu de faire. Nous devons faire ce qui se fait sous d’autres cieux. », actionne le Celcom qui semble boire du petit lait à la place d’un bon café du Cameroun.
Armand Ndjock nous a paru très rassurant dans un tâtonnement étonnant, qui nous laisse déjà croire que même la date du 1er février 2014 risque d’être un leurre. Surtout qu’on est habitué à ce jeu des 8 erreurs à l’approche de chaque nouvelle saison au Cameroun. La plupart de ses réponses aux interrogations étaient suivies de « On va voir ça ou nous sommes en train de voir comment faire », des mots de passe qui frisait avec de la roublardise pour donner uniquement satisfaction aux médias présents.
Même si certains journalistes ont exagéré en demandant du wifi dans les stades pour pouvoir surfer et faire des papiers ou envoyer des photos en temps réel, reconnaissons que c’était oser de leur part. Puisque dans les stades qui abritent généralement les rencontres, les coordonnateurs désignés par affinité sont incapables de produire la moindre feuille de match à la presse.
Au demeurant, au vu des hésitations, des balbutiements et de l’amateurisme ambiant dans des championnats qui se veulent professionnels, on peut conclure que la saison 2014 aura plus de problèmes que les précédentes. Face à la presse, Armand Ndjock a vendu du vent en faisant un saut dans l’inconnu par rapport à ce qui se prépare. N’oublions pas que deux de nos compatriotes l’avaient déjà précédé à ce poste glissant.
Jean Charles Jérémie
15:35 Écrit par mbolocameroon | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer | |